Le 26 mars dernier, je me suis rendue à une conférence
autour de l’alimentation des tout-petits à la salle Wagram.
Orchestrée par Bledina et organisée sans médiatisation, étaient
réunis pendant une journée des pédiatres, des pédopsychiatres, des
nutritionnistes, des spécialistes de la petite enfance, des sociologues, des
industriels, des agriculteurs, des journalistes et des parents blogueurs afin de parler de cette période charnière
dans la construction de l’enfant et plus précisément de son alimentation.
Le constat de départ est assez simple : tous les
parents s’accordent pour reconnaître que la période 0/3 ans est la plus importante en la matière
notamment pour sa santé future et pourtant beaucoup méconnaissent les besoins
spécifiques du tout-petit. C’est ainsi
que Didier Lamblin, directeur général de Bledina a introduit la journée.
Si j’ai fait attention à ce que mes enfants mangeaient
petits (et je continue) en privilégiant le bio, le frais et le bon, j’ai
parfois eu des doutes , commis des erreurs ou me suis juste posée des questions.
Parmi les erreurs que commettent les parents d’enfants entre
6 mois et 3 ans , il y a souvent :
- un trop grand apport de protéines (avec des portions de viande trop importantes ou à tous les repas)
- le manque de consommation de légumes ou de fruits
- l’addition de sucre ou de sel inutiles voire néfastes
- le côté trop gras de certaines pratiques.
- Un des pédiatres a préconisé également l’utilisation systématique du lait de croissance mais pour ma part, je reste encore un peu réservé sur ce point …
Aussi, il y a urgence
à informer toutes les catégories afin de lutter dès la petite enfance (voire à
mon avis dès que la maman apprend qu’elle est enceinte) car aujourd’hui on en
est sûr : le capital santé construit dans les 1000 premiers jours (et là
on parle de la conception à 2ans) va influer sur les maladies qu’on va
développer adulte !
Après des décennies où l’on a surtout favorisé la guérison
des maladies, les spécialistes proposent d’agir en avant du problème !
L’idée est de savoir comment agir afin de donner les
bonnes pratiques à tous .
D’abord, il existe de nombreux organismes qui sont là pour
donner des pistes de réflexion , établir des rapports (l’AFDAS, la DOHAD…).
Ensuite l’information va se diffuser via les pédiatres, les
nutritionnistes voire les médias. Cependant, en tant que parent, on sait très
bien que peu de pédiatres prennent le temps d’informer les parents à cause d’un
emploi du temps souvent très rempli. Il existe cependant depuis peu un site à l'usage des parents , mpedia qui est fait par des pédiatres. On y retrouve beaucoup d'informations pratiques et utiles.
Quant aux médias, il n’est pas toujours
facile de reconnaître le vrai du faux.
Les parents que nous sommes se retrouvent un peu perdus et n’ont d’autre choix que de s’écouter, d’apprendre et parfois de faire des erreurs…
La bonne nouvelle est que la plupart des parents font quand
même plutôt bien les choses en ayant conscience que leur bébé doit bien manger.
Beaucoup de parents préparent ainsi eux-mêmes les repas de bébé mais ils ne
sont pas toujours conscients de ce qu’ils peuvent donner, dans quelle quantité…
Mais là où cela pose problème c’est quand les parents n’ont pas conscience de
ce lien entre alimentation donnée enfant et santé adulte.
Pour être franche, les industriels ont une large part de
responsabilité dans cette méconnaissance car longtemps ils n’ont pas été très
clairs sur leurs recettes mais aujourd’hui des grandes marques comme Bledina
notamment ont conscience qu’il faut être plus transparent. En effet, la peur
alimentaire est certainement une des angoisses actuelles les plus importantes d’autant qu’il ne se passe pas un mois sans qu’un scandale éclate… Les
industriels et les professionnels de santé ont donc une lourde tâche :
rassurer et redonner confiance. Il y a encore beaucoup de raisons de
s’inquiéter de ce qu’on mange et encore plus de ce que mange les enfants !
Néanmoins, il faut aussi garder à l’esprit que bien manger doit
avant tout être un plaisir, un moment qu’on partage en famille. Aller faire les
courses notamment au marché, préparer le repas, goûter et mélanger les saveurs…
A la maison, les enfants aiment depuis toujours préparer des gâteaux, nous
aider à éplucher des pommes de terre… Et ensuite s’asseoir à table et manger
tous ensemble. Quand j’ai entendu Mr Stéphane Clerget, très grand
pédopsychiatre parler de " créer de la famille " au moment du
repas, cela m’a tout de suite renvoyé à la notion de lien dont je parle sur le
blog. Le repas est un moment de construction
familiale très important. Notre façon de manger ou d’appréhender la
nourriture peut influer sur la façon de manger de nos petits. Il est sûr qu’un
enfant à qui on ne propose que des frites assis devant la télé va croire que c’est
ainsi que le repas doit se passer. Je précise cependant que c’est une piste de
réflexion et non une vérité absolue (je pense notamment aux pauvres parents que
je connais et dont les enfants ne mangent rien).
Quelques gestes simples peuvent être faits par tous comme privilégier les légumes ou les
fruits frais par exemple. L’idée aussi est de proposer régulièrement des
aliments variés à son enfant, de l’éveiller même si celui-ci n’y touche pas .
Et surtout éviter le gavage ou de forcer son enfant…
J’ai alors compris ce que je faisais parmi tous ces grands
savants : nous les parents, nous sommes souvent loin d’être parfaits mais nous sommes les principaux acteurs de
l’éducation. Nous pouvons choisir et orienter nos choix et nous avons aussi
notre mot à dire !
Nous n’avons pas envie d’être culpabilisés ou d’avoir peur
mais de recevoir des conseils pertinents et c’est de la responsabilité des
pouvoirs publics de nous écouter et de nous éclairer.
C’est ainsi que ce forum était construit. Après une matinée
de conférences, des groupes de réflexion ont été constitués afin d’aborder des
thèmes de réflexion et des pistes.
A l’issue de cette journée de réflexion, 3 axes ont été
dégagés et vont conduire à d’autres
journées comme celle-ci.
1/ Les 1000 premiers jours : comment en parler ? Vers qui ?
2/ Comment favoriser la consommation des fruits et légumes,
notamment via l'offre alimentaire ?
3/ Quels sont les moyens pour bien communiquer sur
l'alimentation infantile auprès de chaque population et plus particulièrement
auprès des populations en situation de précarité ?
J’ai apprécié cette journée car elle a été abordée sur un
angle très intelligent : plutôt que de toujours traiter le mal par le mal,
il s’agit de repenser nos façons de manger et de donner à manger, retrouver une
certaine " naturalité " et un " instinct " pour manger
comme l’a dit très justement le Dr Siméoni.
Voir aussi l’avis de Paulette sur cette journée.
Ce devait être très intéressant! Et c'est un sujet tellement complexe et vaste! Difficile de ne pas trop culpabiliser... mais ça me semble impossible une alimentation parfaite! (même pour nous);-)
RépondreSupprimerDommage que ces conférences se passe toujours dans des grandes villes. J'aurai bien voulu y participer, ça avait l'air très intéressant. Surtout que je rencontre pas mal de soucis avec ma fille et son alimentation.
RépondreSupprimerLes échanges ont dû être passionnant ce jour-là !
RépondreSupprimerça devait être super intéressant.
RépondreSupprimerles petits pots j'en ai donné, un peu, ceux aux carottes aux pommes. Parce que oui, ça m'ennuyais de prendre autant de temps pour 20g de purée...
ceux avec viande ou poisson j'en ai donné aussi, rarement. mais j'avoue que si j'avais un troisième je n'en donnerai plus du tout...