Et si on allait voir la mer ?

Quelque part en Normandie, non loin des plages du débarquement, ils se précipitent et courent sur la plage jusqu’à être au plus près d’elle.

La mer est devant eux, horizon scintillant qui les attire. 

Ils passent le sable fin et sec, arrivent sur le sable mouillé où se prélassent quelques flaques créées à marée basse et enfin leurs pieds atteignent la mer, la grande, vaste et dont ils aimeraient apercevoir une île au loin.

Ils sont tous trempés, ont oublié qu’ils avaient des vêtements mais ils ont atteint leur but.

Ils l’ont regardée au loin et l’ont approchée
 au plus près.

Un autre jour, ils en explorent les trésors glanant ça et là coquillages et crustacés. Ils partent à la pêche, prêts à trouver une perle de culture ou un spécimen rare. Ce sont des bigorneaux, des moules et autres crabes qui les accueillent. Peu importe, le plaisir est là.

Une autre fois encore, ils écrivent sur le sable en grandes lettres des mots qui seront effacés dans quelques heures.

Le ciel est changeant près de la mer, tour à tour bleu clair puis menaçant avec des nuages. Les nuances de bleu sont toutes représentées, du plus lumineux au gris perle et même au noir menaçant.

Peu importe pour eux, ils jouent, ils regardent au loin ou sous leurs pieds. Ils ont la vie devant eux.

Et moi je les regarde vivre, explorer, tenter et s’initier, apprendre à renoncer ou réussir. Le monde est leur écrin et ces petits bouts de temps avec eux sur la plage en sont un morceau. 

Et si on allait voir la mer juste pour revivre ces quelques instants déjà remplacés par d’autres et pourtant gravés dans notre mémoire familiale ?