Septembre 2011, je donne à ma vie professionnelle un nouveau
tournant : je deviens instructrice en massage bébé en parallèle de mon
activité au sein de la communication. En même temps, alors que je réfléchis à
trouver un épanouissement complet, une amie me parle de la Formation
professionnelle et me propose d’intégrer un organisme spécialisé dans la
formation des professionnels de santé.
Je suis enthousiasmée par le projet mais totalement
inexpérimentée dans ce domaine. Et puis le massage bébé en est à ses
balbutiements et réservé à des initiés convaincus de ses bienfaits.
4 ans ont passé : mes ateliers se sont développés, le rôle
du massage bébé dans la relation parent-enfant est de plus en plus perçu par
les maternités et ses professionnels, la demande est réelle et me voici
embarquée dans l’aventure de la formation professionnelle !
Il y a quelques mois, on m’a donc proposé d’animer deux
journées autour de la thématique dans le service mère-enfant d’un CHU de
province.
Triple défi pour moi :
- Devenir formatrice : si j’ai l’habitude d’enseigner aux parents, ce n’est pas la même chose de devenir formatrice
- Adapter mes connaissances à des experts médicaux bien plus qualifiés que moi sur de nombreux points
- Partir SEULE dans une ville inconnue
Des mois avant, j’ai repoussé l’échéance… J’ai pris mes
billets de train et réservé ma chambre d’hôtel à peine quelques jours avant. J’ai
eu un mal fou à construire mon document de travail.
Un double sentiment m’a accompagnée : à la fois un
certain enthousiasme à ajouter une corde à mon arc et en même temps un profond
sentiment d’incapacité voire d’imposture à enseigner à des professionnels de
santé.
Je connais assez bien le monde de l’hôpital depuis toute petite mais je n’ai pas une formation médicale et j’avais très peur …
Le jour J, j’ai pris mon train l’estomac noué et cette
sensation ne m’a pas quittée durent trois jours. Je n’ai presque rien mangé
durant cette période.
C’était comme si le temps était suspendu durant ces quelques
jours. Je suis restée pétrie de doutes du début à la fin.
Cette formation a été pour moi un véritable défi, l’une des
expériences pro et perso les plus compliquées à gérer.
Pas une fois je n’ai été sereine face à mon public. Beaucoup
plus à l’aise sur le deuxième jour, j’ai gardé le ventre serré. Pour autant, j’ai
réussi à mener ma formation, à transmettre ma passion je crois et à leur
enseigner des points importants. J’ai également analysé mes points forts et mes
points faibles non sans douleur.
A la fin de ces quelques jours, je me suis sentie vidée, n’ayant
qu’une envie rentrer chez MOI.
Les miens m’ont manqué comme jamais, mes repères m’ont apparu soudain comme nécessaires à mon équilibre.
J’ai repris le train du retour le cœur lourd et l’esprit agité n’arrivant pas à me détacher de cette expérience.
Pour autant, je n’ai pas voulu regarder les questionnaires d’évaluation
remis aux stagiaires persuadée qu’ils me fendraient le cœur. J’ai attendu deux jours pour les regarder pour
m’apercevoir qu’ils étaient bien plus favorables que ce que je m’étais imaginée.
Car cette expérience m’a touchée en plein cœur, m’a chamboulée au plus profond de mon être.
Car cette expérience m’a touchée en plein cœur, m’a chamboulée au plus profond de mon être.
Ce n’est pas anodin de s’exposer ainsi face à un public, d’accepter d’être jugée tout en essayant de transmettre ses connaissances .
Il faut accepter de ne pas être comprise de tous, de créer
des interrogations voire des désaccords.
Il faut aussi comprendre sans juger.
On demande beaucoup à une formatrice mais je crois que devenir formatrice c’est aussi se créer des exigences et se lancer des défis.
J’ai compris qu’il fallait avoir une méthode sans toujours
tenir compte de toutes les spécificités mais qu’il fallait aussi adapter son
discours.
Et surtout il faut relativiser : il est aussi difficile
de former que d’être formée. Celui qui apprend, voit ses pratiques et ses
convictions ébranlées et ce n’est pas simple. J’ai repris un point majeur mis
en lumière au fil de mes années au service des autres : il faut arriver à
valoriser son interlocuteur, à montrer qu’on croit en lui.
Dans notre monde ultra compétitif, cette notion a souvent
tendance à être délitée au profit de la performance mais aucun humain ne veut
être le meilleur à tout prix. Il veut juste être bon et utile à quelqu’un ou quelque
chose.
Alors voilà, je n’ai pas été la meilleure, j'ai quand même été plutôt bonne, j’ai eu une boule
au ventre, et je suis rentrée en me demandant si j’arriverais à revivre une
telle expérience mais je l’ai fait !
Et surtout, j’ai vaincu mes peurs et compris mes
aspirations.
Voilà ce que j’ai retenu des jours où je suis devenue
formatrice…
11 commentaires:
BRAVO à toi d'avoir eu la courage et l'audace de passer de l'autre côté et de former ces pro ! Je suis certaine que tu as su transmettre ton savoir avec bienveillance, comme toujours ;-)
Bravo pour ce joli challenge !
Tu es sortie de ta zone de confort, c'est très difficile...alors un grand bravo !
Bravo! c'est difficile de se mettre à nue, c'est un pas à franchir et tu as osé le faire. Je suis admirative ;-)
Génial ce doit être tellement gratifiant de se dépasser de la sorte ! Quand mes enfants seront plus grands et que je reprendrai une activité j'espère pouvoir me lancer de tels défis ;)
C'est une expérience tellement enrichissante !!! Bravo à toi.
Tu peux être super fière de toi, Bravo!!
Félicitations !!! c'est pas évident
Oui l'essentiel est bien de croire en l'autre pour faire passer son message. Ce n'est qu'un début, belle continuation!
Papito.
Bravo à toi ♥
Bravo V ! Tu es allée dans quelle ville ?
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