Les ateliers Parentaux

mercredi 24 juin 2015

Ces jours où je suis devenue formatrice.


Septembre 2011, je donne à ma vie professionnelle un nouveau tournant : je deviens instructrice en massage bébé en parallèle de mon activité au sein de la communication. En même temps, alors que je réfléchis à trouver un épanouissement complet, une amie me parle de la Formation professionnelle et me propose d’intégrer un organisme spécialisé dans la formation des professionnels de santé.

Je suis enthousiasmée par le projet mais totalement inexpérimentée dans ce domaine. Et puis le massage bébé en est à ses balbutiements et réservé à des initiés convaincus de ses bienfaits.

4 ans ont passé : mes ateliers se sont développés, le rôle du massage bébé dans la relation parent-enfant est de plus en plus perçu par les maternités et ses professionnels, la demande est réelle et me voici embarquée dans l’aventure de la formation professionnelle !

Il y a quelques mois, on m’a donc proposé d’animer deux journées autour de la thématique dans le service mère-enfant d’un CHU de province.

Triple défi pour moi :
  • Devenir formatrice : si j’ai l’habitude d’enseigner aux parents, ce n’est pas la même chose de devenir formatrice
  • Adapter mes connaissances à des experts médicaux bien plus qualifiés que moi sur de nombreux points
  • Partir SEULE dans une ville inconnue

Des mois avant, j’ai repoussé l’échéance… J’ai pris mes billets de train et réservé ma chambre d’hôtel à peine quelques jours avant. J’ai eu un mal fou à construire mon document de travail.

Un double sentiment m’a accompagnée : à la fois un certain enthousiasme à ajouter une corde à mon arc et en même temps un profond sentiment d’incapacité voire d’imposture à enseigner à des professionnels de santé. 

Je connais assez bien le monde de l’hôpital depuis toute petite mais je n’ai pas une formation médicale et j’avais très peur …

Le jour J, j’ai pris mon train l’estomac noué et cette sensation ne m’a pas quittée durent trois jours. Je n’ai presque rien mangé durant cette période.

C’était comme si le temps était suspendu durant ces quelques jours. Je suis restée pétrie de doutes du début à la fin.

Cette formation a été pour moi un véritable défi, l’une des expériences pro et perso les plus compliquées à gérer.

Pas une fois je n’ai été sereine face à mon public. Beaucoup plus à l’aise sur le deuxième jour, j’ai gardé le ventre serré. Pour autant, j’ai réussi à mener ma formation, à transmettre ma passion je crois et à leur enseigner des points importants. J’ai également analysé mes points forts et mes points faibles non sans douleur.

A la fin de ces quelques jours, je me suis sentie vidée, n’ayant qu’une envie rentrer chez MOI.

Les miens m’ont manqué comme jamais, mes repères m’ont apparu soudain comme nécessaires à mon équilibre. 

J’ai repris le train du retour le cœur lourd et l’esprit agité n’arrivant pas à me détacher de cette expérience.

Pour autant, je n’ai pas voulu regarder les questionnaires d’évaluation remis aux stagiaires persuadée qu’ils me fendraient le cœur.  J’ai attendu deux jours pour les regarder pour m’apercevoir qu’ils étaient bien plus favorables  que ce que je m’étais imaginée.

Car cette expérience m’a touchée en plein cœur, m’a chamboulée au plus profond de mon être. 

Ce n’est pas anodin de s’exposer ainsi face à un public, d’accepter d’être jugée tout en essayant de transmettre ses connaissances .

Il faut accepter de ne pas être comprise de tous, de créer des  interrogations voire des désaccords. Il faut aussi comprendre sans juger. 

On demande beaucoup à une formatrice mais je crois que devenir formatrice c’est aussi se créer des exigences et se lancer des défis.

J’ai compris qu’il fallait avoir une méthode sans toujours tenir compte de toutes les spécificités mais qu’il fallait aussi adapter son discours.

Et surtout il faut relativiser : il est aussi difficile de former que d’être formée. Celui qui apprend, voit ses pratiques et ses convictions ébranlées et ce n’est pas simple. J’ai repris un point majeur mis en lumière au fil de mes années au service des autres : il faut arriver à valoriser son interlocuteur, à montrer qu’on croit en lui.

Dans notre monde ultra compétitif, cette notion a souvent tendance à être délitée au profit de la performance mais aucun humain ne veut être le meilleur à tout prix. Il veut juste être bon et utile à quelqu’un ou quelque chose.

Alors voilà, je n’ai pas été la meilleure, j'ai quand même été plutôt bonne,  j’ai eu une boule au ventre, et je suis rentrée en me demandant si j’arriverais à revivre une telle expérience mais je l’ai fait ! 

Et surtout, j’ai vaincu mes peurs et compris mes aspirations.

Voilà ce que j’ai retenu des jours où je suis devenue formatrice…




11 commentaires:

  1. BRAVO à toi d'avoir eu la courage et l'audace de passer de l'autre côté et de former ces pro ! Je suis certaine que tu as su transmettre ton savoir avec bienveillance, comme toujours ;-)

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  2. Tu es sortie de ta zone de confort, c'est très difficile...alors un grand bravo !

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  3. Bravo! c'est difficile de se mettre à nue, c'est un pas à franchir et tu as osé le faire. Je suis admirative ;-)

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  4. Génial ce doit être tellement gratifiant de se dépasser de la sorte ! Quand mes enfants seront plus grands et que je reprendrai une activité j'espère pouvoir me lancer de tels défis ;)

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  5. C'est une expérience tellement enrichissante !!! Bravo à toi.

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  6. Tu peux être super fière de toi, Bravo!!

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  7. Félicitations !!! c'est pas évident

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  8. Oui l'essentiel est bien de croire en l'autre pour faire passer son message. Ce n'est qu'un début, belle continuation!


    Papito.

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  9. Bravo V ! Tu es allée dans quelle ville ?

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