En ce début d’année beaucoup d’images se sont entremêlées
dans l’actualité entre commémoration des 20 ans de la mort de François Mitterrand, les 30 ans de celle de Balavoine, les cérémonies de souvenir suite aux terribles événements de Charlie Hebdo ou
encore les décès de personnalités qui s’enchaînent. A cela est venu s’ajouter le souvenir d’une personne
également trop tôt disparue.
Quoiqu’il en soit en me replongeant dans ces images d’un
passé proche ou lointain, j’ai énormément pensé à la notion de destin.
Quand Mitterrand est mort, j’étais en première année de Fac
de droit. J’avais grandi avec ce personnage, genre d’icône, homme politique d’un
autre temps. En cours, nous avions fait une minute de silence en son hommage et
quand on fait du Droit à Paris 1, ce genre de moment vous marque. C’est tout
naturellement que je m’étais rendue avec ma mère Place de la Bastille pour
honorer sa mémoire, dans un moment de recueillement fraternel.
Quand Charlie Hebdo a été frappé, je me suis sentie
également touchée et meurtrie et encore plus quand le 13 novembre ce sont d’illustres
anonymes qui ont vu leurs vies fauchées…
Et ce début d’année où des chanteurs ou personnalités nous
quittent, notamment David Bowie, qui a accompagné mon enfance, je me sens
interpellée par cette notion.
Mitterrand, un homme qui est allé jusqu’au bout de son
destin, envers et contre tout. Un homme qui a mené sa vie tambour battant, sans
jamais renoncer et faisant des coups durs sa force. Un homme qui semble avoir
eu la maitrise totale de son destin, qui semble même l’avoir façonné…
Charlie Hebdo ou ce pied de nez aux « Qu’en dira-t-on »,
des hommes dont la vie était menacée et qui avaient choisi de se mettre en
danger pour leurs idées et qui ont d’une certaine manière devancé ou accepté leur
destin… Et pourtant, on le sait aujourd’hui, au sein de la Rédaction, le débat
faisait rage, quant au risque à prendre au nom de ses idées.
Balavoine, un chanteur à succès, fort en gueule et mort dans un accident d'hélicoptère, au firmament de son succès ...
Le Bataclan et ces hommes et ces femmes à la vie ordinaire
dont la postérité ne se serait sans doute pas souvenue et qui menaient leur vie
comme les millions d’anonymes qui vivent sur cette planète….
Et enfin, ces chanteurs célèbres, ces acteurs réputés qu’on
connaît sans vraiment les connaître et dont on découvre la vie dans les
nécrologies qui leur sont faites. Ces personnes qui, un peu comme Michel
Delpech, sont devenues célèbres par un heureux hasard, d’autres qui comme Bowie
avaient la rage d’être différents , d’être « singuliers »…
Et cette personne, chère à mon cœur, qui face à un destin
trop douloureux, a préféré partir plutôt que de vivre …
C’est une question métaphysique à laquelle on ne peut
apporter de réponse satisfaisante et pourtant c’est important, je crois, de se
la poser à certains moments de sa vie.
J’ai toujours adoré les récits de vies réelles ou issues de
la littérature. Ce sont les livres que je lis et qui me fascine, les films que
j’aime regarder (ici je vous parlais du Premier Jour du reste de ta vie).
C’est un sujet qui me passionne et qui m’interroge.
Peut-on totalement maîtriser son destin, à l’image de ce que
renvoyait notre ancien président ?
Peut-on le façonner ? Est-ce que le libre-arbitre
commande tout ?
Au contraire, sommes-nous complètement soumis aux aléas ?
Pourquoi certains semblent voir tout leur réussir, tandis
que d’autres enchaînent les déconvenues ?
Pourquoi aussi notre monde moderne semble nous faire croire
qu’on peut tout contrôler,alors qu'au même moment les puissants nous dominent un peu
plus ?
Nos choix, nos rencontres, la chance ou la malchance… C’est
le lot de toute vie. Par contre, c’est la manière dont on y répond qui
conditionne ce que sera notre destin je crois.
S’intéresser à la notion de destin, c’est un peu prendre le
risque de se noyer dans un verre d’eau ou d’avoir des réflexions stériles.
Certains parleront de procrastination…
Certains parleront de procrastination…
Mais après tout, il y a des gens qui écrivent des livres sur
ça alors pourquoi pas un billet de blog ?
Notre destin est un vaste chantier, quelque chose qui nous
appartient nous échappe à la fois… Mais
c’est aussi un élément qui est le propre de l’humanité et qui nous concerne
tous.
Malraux parlait de notre spiritualité à propos de l’an 2000,
Andy Warhol disait que nous aurions tous notre minute de gloire… Qu’en est-il
vraiment ? Est-ce que les choses ont changé ou bien certains éléments qui
nous dépassent sont-ils immuables ?
Je n’ai pas de réponse, ou plutôt j’en ai plusieurs. Cela ne
m’empêche pas de dormir mais cela m’accompagne.
3 commentaires:
Parfois pour m'aider à accepter les aléas de la vie, je me dis que ça devait arriver, que c'était le destin. Ce fameux destin qui a bon dos ;-) Quand quelque chose de génial m'arrive, j'essaye de me dire que c'est parce que je l'ai mérité par contre.
Bien sur que toutes nos décisions, nos gestes, nos choix conditionnent le futur. Mais je ne préfère pas trop y penser parce que ça me donne le tournis.. je préfère juste me dire que ce sera le destin.. et rester moi même le plus possible.
Je ne suis pas très doué pour le travail manuel et pourtant j'ai essayé tout au long de ma vie de prendre en main le plus possible mon propre destin....
Papito.
Questionnement intéressant et très pertinent surtout si l'on est née sous Gicard....D'Estaing!
Papito
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