Les ateliers Parentaux

vendredi 19 février 2016

Cette toute première fois


Il y a 10 ans, j’étais enceinte de mon fils né en août 2006.

Il y a 10 ans, j’étais enceinte pour la première fois.

En tant que femme, on n’oublie jamais cette première fois où l’on porte un enfant que l’on a désiré. En tant que couple, c’est un moment intense, une révélation vers un ailleurs insoupçonné.

Pour la première fois, on attend fébrilement l’apparition d’un trait de couleur sur une bandelette. Cet objet devient alors le temps d’une journée le saint  Graal .

Pour la première fois, j’ai regardé avec plaisir mon ventre grossir chaque jour un peu plus.
Ce ventre qui n’avait jusqu’alors accueilli que mes gourmandises accueillait la vie.

Du simple frôlement, j’ai peu à peu senti des petits coups et ces petits mouvements ont été perçus par le papa qui s’est mis à parler à mon ventre.

Je me rappelle de cette grossesse comme un moment d’épanouissement intense. Je me revois arborant fièrement mon ventre et j’ai l’impression de n’avoir reçu que de la bienveillance.

Avec le recul, je crois que j’étais comme dans une bulle, une bulle de bonheur absolu.
A ce stade, nous ne sommes plus tout à fait 2 mais encore vraiment 3. C’est une parenthèse, la fin d’une époque et le début d’une autre.

Tout est à construire lors d’une première grossesse et à mesure que le temps avance on apprend à se forger une opinion, à émettre des désirs, à élaborer des plans sur la comète.

Il y a beaucoup de mystère qu’on comble en se forgeant des certitudes : « Ce sera cette poussette et pas une autre ; Mon bébé dormira dans son lit ; je veux une péridurale… ». Certitudes qui volent en éclat quand bébé est là !

Découvrir qu’il existe  des livres consacrés aux prénoms et en lire 4 ou 5 (en entier !), se rendre compte que la grossesse ne va pas sans maux, avoir l’impression d’être entourée d’un halo de bien-être, marcher sur un nuage, goûter au yoyo des hormones, pleurer en plein milieu du Leroy Merlin parce qu’il n’y a pas la couleur de peinture dont on rêvait, avoir les pieds qui gonflent, avoir des fringales ou se mettre à nettoyer sa maison de fond en comble, préferer faire du shopping pour le bébé que pour soi… Toutes ces choses qu’on n’avait pas soupçonné aimer faire…

C’est finalement ce que je retiens le plus de cette période, la découverte.

Je repense à cette période comme un merveilleux vieux  film que' j'aimerai toujours revoir avec plaisir.

Il y a un avant et un après cette première grossesse.

Il y a 10 ans, je portais la vie pour la première fois et quand je regarde mon grand garçon je me dis que je ne suis plus tout à fait la même.

J’ai adoré être enceinte de ma fille mais je ne garde pas cette même impression d’avoir passé un cap.

En portant mon fils, je suis passé dans un autre monde, celui des parents.

Il y a 10 ans, la vie s’installait en moi pour ne plus jamais en partir.




1 commentaire:

  1. La toute première grossesse est vraiment une bulle à part qui ne ressemble à rien d'autres ! Même la seconde est en fait totalement différente, il n'y a plus la même magie de la découverte de tout ce petit monde parallèle.. <3

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