Il y a quelques semaines, j’avais eu le plaisir de découvrir la
collection Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton avec les enfants.
Cette exposition réunit près de la moitié de la collection du
célèbre mécène russe ( dont 8 tableaux de
Cézanne, 8 de Monet, 12 de
Gauguin, 19 de Matisse, 29 Picasso). Elle est à la fois monographique, avec les
salles « Monet, Matisse… » comme dans les pièces du palais de Chtchoukine
et thématique (paysage, nature morte ou portraits ). Les dernières salles sont
quant à elles consacrées à la confrontation des tableaux de Cézanne, Matisse et
Picasso avec des tableaux des avants gardes russes Larionov, Tatline ou
Malevitch.
Chtchoukine ouvrait en effet
volontiers les portes de son Palais à la visite et c’est chez lui que s’est
fait la révolution des avant-gardes russes.
Chtchoukine a commencé sa collection par l’acquisition de
tableaux impressionnistes, Monet , Degas, Renoir, Pissarro et Sisley lors d’un
séjour à Paris en 1898. Il était également sensible aux mystères symbolistes et
possédait des tableaux de Maurice Denis, Puvis De Chavannes et une tapisserie L’Adoration de mages d’après un carton
de Burne- Jones présentée à l’exposition.
Se rendant fréquemment à Paris il découvre dès les années 1903
Cézanne et Gauguin. Il est fasciné par les œuvres de Gauguin dont il ressent
fortement la portée spirituelle.
Traversant des drames personnels sa collection
devient sa principale préoccupation et c’est à cette période qu’il rencontre
Matisse et Picasso. Il est très visionnaire et se rend vite compte que ces deux
artistes vont compter dans l’art de 20 e siècle. Il commande alors à Matisse en
1909- 1910 la Danse puis la Musique, œuvres qui font scandale à
Paris.
D’autres œuvres de Matisse orneront son Palais. Il achètera aussi une
quarantaine de tableaux de Picasso entre 1912 et 1914 dont Les trois femmes. Il possède quelques œuvres d’autres artistes
comme le Douanier Rousseau ( Le poète et
sa muse ) ou d’André Derain.
Chtchoukine achetait les œuvres non pas seulement parce qu’elles
lui plaisaient mais en pensant à l’avenir de l’œuvre dans l’Histoire de l’Art.
Il a fait sa propre éducation artistique et a ainsi constitué une collection
révélatrice de l’art du XXe siècle avec de nombreux chefs d’œuvre et
grâce à cette expositions j’ai eu la chance de pouvoir en admirer un grand
nombre.
Pendant la guerre et après ,Chtchoukine, bien qu’il soit installé
en France n’achète pratiquement plus de tableaux. Sa collection sera nationalisée en 1918.
J’avais été très contente de partager avec mes enfants des
tableaux aussi illustres tout en prolongeant la visite par un atelier dédié.
Déjà sensibilisés à l’art de Monet, Matisse ou Gauguin, ils avaient ainsi pu
voir « en vrai » des œuvres majeurs de l’Histoire de l’Art moderne.
Mais devant tant de chefs d’œuvre, il était dommage de ne pas
consacrer un article complet à l’exposition et j’ai donc partager ce moment
avec ma mère qui est amatrice d’art et qui m’a toujours emmenée voir des expos
depuis toute petite.
Elle a été vraiment impressionnée par cette exposition originale et unique.
« J’ai
été émerveillée durant toute la visite devant tant de chefs d’œuvres réunis. Certains tableaux avaient déjà été vus dans
les expositions mais ainsi rassemblés, cela provoque une émotion forte. J’ai
été éblouie par la salle des tableaux de Monet et ressenti la spiritualité des
tableaux de Gauguin.
La
confrontation avec l’art des avants garde russes est aussi très intéressante.
La
Fondation Louis Vuitton sait créer une muséographie attractive mettant en
valeur les tableaux et le côté exceptionnelle d’une telle collection. Les
salles sont grandes, les tableaux particulièrement mis en valeur dans de
grandes salles. La circulation est fluide même quand il y a du monde.
Cette
exposition est incroyable et s’affirme comme l’un des évènements majeurs de
l’art cette année. »
Icônes
de l’Art Moderne du 22
septembre 2016 au 27 février 2017
8 Avenue du Mahatma Ghandi
Bois de Boulogne
Ouvert de 9h à 21h
Ca à l'air magnifique, dommage que certains cadres soient si désuets et dénaturent la force des oeuvres.
RépondreSupprimerPapito