Notre maison, notre quartier ou notre lotissement, notre
univers familier, celui qui nous rassure et dans lequel nous avons nos marques,
sont autant de lieux précieux.
Ces lieux familiers sont ceux qu’on parcourt chaque jour,
ceux qui semblent immuables et qu’on ne regarde même plus tant on sait qu’ils
sont là ou au contraire qu’on aime à retrouver après une longue absence ou une
journée difficile…
Je fais partie de ces gens qui aiment s’imprégner du lieu où
ils vivent, de ces gens pour qui les lieux qui les entourent font presque corps
avec eux. Il m’arrive dans mon quotidien de m’arrêter pour observer telle
lumière sur cette rue que je connais pourtant par cœur, je regarde parfois des
lieux que je n’avais jamais remarqués ou tel détail qui me frappe avec la
sensation d’avoir fait une découverte.
Je fais aussi partie de ces gens qui aiment les mystères d'un lieu. J'aime imaginer les gens qu'il y a eu avant moi. Quand je lis certains livres qui se passent dans des lieux existants, j'aime à retrouver les lieux de l'intrigue.
Quand j’étais enfant, je voulais être archéologue, avide de
mettre au jour des lieux ou des objets. J’ai gardé cette envie d’aller plus
loin que le décor et cette capacité à m’émerveiller du paysage.
Ma ville, Paris, et mon quartier sont une source inépuisable pour assouvir ce besoin.
Ma ville, Paris, et mon quartier sont une source inépuisable pour assouvir ce besoin.
Nous avons ce goût en commun avec mon mari, qui aime par
ailleurs aller encore plus loin comme je vous en avais parlé ici.
Nous essayons de transmettre cette passion commune à nos
enfants et de leur montrer les petites choses qui nous entoure avec des yeux d’explorateur.
Parfois, il suffit d’aller aux pieds de son immeuble pour
découvrir ce qu’il y a de l’autre de côté du miroir…
Un dimanche après-midi, nous sommes partis à l’assaut d’un
morceau de la coulée verte située dans le 12 ème arrondissement qui est
« officieusement » ouvert à la balade. C’est un espace occupé par les
anciens rails de la Petite ceinture qui faisait le tour de Paris au début du 20
ème siècle.
Elle est aujourd’hui envahie par la végétation et est devenue l’un de ces espaces urbains où l’on laisse la biodiversité s’installer et où celle-ci est magnifiée côtoyant friches industrielles et immeubles d’habitation. Partout, le Street art est présent donnant des couleurs vives au vert de la végétation qui a envahi les rails.
Aujourd’hui peu fréquentée, elle est connue par les
habitants du quartier, les amateurs de lieux insolites , les promeneurs égarés
qui ont vu du monde, les audacieux qui aiment sortir des sentiers battus.
Cette balade offre un point de vue neuf à plusieurs titres.
En passant à travers les immeubles, elle permet de voir des cours cachées, des
petits jardins dans la ville, l’arrière d’immeubles.
En prenant de la hauteur, cela offre des perspectives
inédites sur la ville.
Et puis c’est une plongée dans l’histoire du début du
siècle, le Paris populaire composé d’ouvriers besogneux qui s’entassaient dans
le Tramway pour rejoindre le cœur de la ville.
L’ensemble est enfin particulièrement bucolique et rappelle
qu’il y a peu cette partie de Paris était presque à la campagne.
Ce quartier a d’ailleurs gardé cet esprit. Il y règne une
sorte de charme provincial, un calme qui le distingue du centre de Paris. Il y
a beaucoup de petites maisons, d’immeubles de petites tailles bordés d’arbres,
d’impasses pavées.
On est ici loin de la frénésie d'une capitale, certaines
choses semblent figées, presque décalées dans le temps.
Les enfants ont ainsi profité d’une autre façon de voir ce
qui les entoure et pris conscience de la relativité des points de vue.
Et nous avons passé un excellent dimanche ensoleillé de
l’autre côté du miroir !
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