Pour nous c’était une évidence, notre enfant serait plus
épanouie si elle avait la possibilité d’aller en crèche. Alors, nous en avons
fait la demande dès le 6ème mois de grossesse comme c’est la règle à
Paris, nous avons plaidé notre cause, nous avons eu un peu de chance puisque
nous avons eu le Saint Graal, la place en crèche !
Notre petite L. a donc commencé en septembre 2018 à l’âge de
6 mois dans une configuration qui nous a parue assez idéale pour elle comme
pour nous.
Notre fils n’avait pas fréquenté la crèche mais la
halte-garderie à partir de 13 mois, il avait tout de suite adoré tandis que sa
sœur avait intégré la crèche à 9 mois et avait mis beaucoup de temps à
s’adapter pour finalement devenir une petite fille très sociable parfaitement acclimatée
à la vie en collectivité.
Notre petite L. est entrée à 6 mois en même temps que j’ai
repris le travail. Je l’allaitais encore et de ce fait elle avait aussi été
encore très peu gardée par d’autres personnes.
Ces paramètres n’ont jamais semblé effrayer les
professionnelles de la crèche habituées à tous les cas de figure.
Une année « scolaire » s’est désormais écoulée et
j’ai eu envie de dresser un petit bilan de cette période à travers quelques
grandes étapes
La rentrée
6 mois c’est encore petit et je m’étais dit que cela
rendrait peut être la séparation plus simple car j’avais l’impression que les
petits bébés vivaient mieux l’absence de leur maman ou du moins étaient moins
sensibles à la longueur de la journée. Pourtant allaitant encore mon bébé, je
savais que l’attachement était encore très fort.
Plus que l’âge, j’appréhendais le fait qu’elle était encore
au sein…
Et en effet, si pour certains bébés, tout s’est bien passé,
cela a été très compliqué pour notre puce. Elle ne voulait pas de lait
artificiel mais a bien voulu des purées et surtout pleurait beaucoup sans
trouver d’apaisement…
6 mois ou 9 mois, même combat pour nos deux filles entrées à
la crèche encore allaitées.
Avec le recul cela paraît très logique compte tenu du lien
si fort qui unit une maman et un bébé et je comprends les parents qui pensent
que la première année, il est préférable qu’un enfant soit gardée par la maman
ou par une assistante maternelle qui répondrait plus particulièrement aux
besoins de bébé.
Du coup, la période d’adaptation est cruciale car l’enfant
et le parent ont besoin de temps. Il faut bien garder ce point en tête et
éviter de concilier reprise du travail et adaptation. Je recommande de se
laisser un peu de temps pour bien faire chaque chose.
L’équipe d’accueil occupe une place centrale car cela permet
de mettre en confiance l’enfant et les parents. Nous avons eu des personnes
vraiment à l’écoute qui n‘ont émis aucun jugement, ont montré beaucoup de
patience et de bienveillance.
Même si tout a été parfaitement mis en place pour créer un
cadre, la rentrée de notre petite L. n’a pas été des plus faciles mais cela est
souvent le cas car une entrée à la crèche reste une étape, la première sur le
chemin de la Sociabilisation…
A l’issue du 1er
trimestre
Trois mois après le début de la crèche, les choses étaient
encore assez compliquées pour L.
L’équipe pédagogique bien que très à l’écoute continuait
d’avoir des difficultés à gagner la confiance de la miss. Elle se montrait
méfiante, ne voulait toujours pas dormir dans son lit et avait beaucoup de
moments de détresse.
Il faut dire aussi que nous avons constaté un turn-over
assez important et beaucoup de manque de personnel. Ainsi les éducatrices
spécialisées ou parfois même le personnel de Direction étaient souvent amenés à
devenir auxiliaires de puériculture. On sentait parfois une petite confusion et
même un peu de tension.
J’avoue n’avoir jamais ressenti cela pour notre fille ainée,
preuve s’il en est que les conditions se sont peut-être un peu dégradées en 10
ans.
Le point positif a
été la poursuite de notre lien lacté à la maison ce qui permettait de l’apaiser
une fois rentrée.
A la crèche, elle a aussi trouvé son doudou et l’objet transitionnel a pris
toute sa place.
Nous avons choisi de lui acheter le même doudou qu’à la maison afin qu’elle ait
ses marques.
Cela a semblé la rassurer sans pour autant l’apaiser
vraiment.
Le regroupement de noël a marqué une nouvelle étape et le
hasard faisant bien les choses elle a atterri dans la crèche de sa sœur auprès
de la même auxiliaire qu’elle. Evidemment celle-ci a tout de suite constaté
beaucoup de similitudes entre les deux, cette même sauvagerie, ce même sens de
l’observation, une certaine distance vis-à-vis des enfants et le besoin d’avoir
un adulte référent…
L’approche des 1 an
A l’approche de ses 1 an, les choses ne semblaient guère
s’améliorer.
Le sommeil était chaotique et jamais dans son lit… Elle
était crevée le soir et ne manquait pas de s’endormir à la maison.
Elle développait en plus une certaine agressivité envers ses
camarades testant parfois ses limites.
Nous avons même eu quelquefois le droit à des réflexions un
peu salées des auxiliaires mises à bout par ses cris incessants.
Car notre petite L. était frustrée … Frustrée d’avoir
envie de faire plein de choses sans pour autant pouvoir assouvir toutes ses
envies.
Un âge compliqué qui a duré jusqu’à ce qu’elle marche !
Hyper à l’aise dans la motricité, ses premiers pas lui ont
donné l’autonomie qui lui manquait.
Premiers pas et
transition
En moins de quelques mois, elle a perdu sa deuxième figure
de référence partie elle aussi à la retraite et comme elle y était très
attachée, j’avais un peu peur de cette nouvelle rupture.
Pourtant tout s’est bien passé et elle s’est même ouverte
aux autres.
En même temps que la marche elle a acquis un peu de langage
d’autant que la crèche pratique également la langue des signes que les bébés
utilisent allègrement.
Avec la marche, elle peut plus facilement profiter des
infrastructures proposées par la crèche. Ce qui est par exemple très agréable
pour elle est l’espace qui fait cruellement défaut à la maison. Là, elle peut
faire des lignes droites, grimper, explorer… Et depuis qu’il fait beau, elle
profite aussi du jardin.
Autre nouveauté, elle mange désormais seule avec sa petite
cuillère sur une chaise basse.
Grâce à ses deux progrès, elle profite beaucoup mieux de la
crèche et s’y sent beaucoup plus à l’aise.
Ce qui me fait penser que la crèche est vraiment le lieu
parfait quand l’enfant grandit car c’est là qu’il prend conscience de son
autonomie.
Comme dans toute collectivité, il est difficile de faire
immerger son individualité et pour un tout petit c’est assez douloureux quand
il est encore très dépendant.
Avant la marche, on entend beaucoup de pleurs, on voit
beaucoup de bébés en détresse et le manque de bras est compliqué.
Mais à partir du moment où les enfants marchent ou se débrouillent plus seuls, le climat est apaisé.
Il y a beaucoup de légendes autour de la première année en
crèche et certaines sont vraies comme le fait que les enfants sont tout le
temps malades (je pense qu’elle a eu le nez pris ou la toux de septembre à juin….),
sur le fait que c’est plus fatigant (elle fait souvent une sieste entre 18h et
19h, une fois rentrée à la maison)…
A Paris, il y a de plus en plus de crèches qui sont créées
(publiques ou privées) mais il manque de beaucoup de personnel. Souvent mal
payées, peu reconnues et considérées, les femmes qui oeuvrent pour le Bien-être
de nos bébés sont découragées.
Il y a d’ailleurs eu pas mal de mouvements de grève.
Pourtant, beaucoup restent passionnées par leur métier et s’occupent
des bébés avec tout le soin possible. Notre petite L. n’a pas toujours été
facile mais elle a reçu beaucoup de respect. Elles ont fait preuve d’une grande
patience avec elle ou avec nous et nous ont rapporté ses progrès et anecdotes.
Chaque jour, elles notent les infos sur notre petite dans un
cahier de liaison bien utile et partant de cette idée, Exacompta a créé Mon Agenda Baby Day, le carnet de liaison et cahier de vie entre les parents, la
nounou, l’assistante maternelle ou la crèche. De 0 à 3 ans, ce carnet permet de
noter tous les jours les échanges autour de l’enfant. Des petits pictos
indiquent les postes de discussion (comme la sieste, le repas…). Il est conçu
de septembre à août pour bien couvrir l’année de garde. En plus grâce à des
stickers, on peut le personnaliser. C’est l’agenda de bébé qui fera aussi un
merveilleux cahier de souvenirs pour plus tard. Il est vendu 19 euros.
Il reste encore 1 mois de crèche à notre miss avant les
vacances puis son entrée chez les Moyens grands en septembre.
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